Le Royaume du Maroc, comme tout pays, a besoin de recettes fiscales pour faire face à ses dépenses. Les différents impôts sont donc indispensables à son développement. Il existe différents impôts que l’on soit citoyens ou professionnels. Cet article vous les explique en détail avec les dernières mises à jour de 2025.

- L'impôt sur le revenu : un allègement fiscal attendu en 2025
- La TVA au Maroc : une réforme progressive jusqu'en 2026
- Calculez rapidement le montant de la TVA à payer
- L'impôt sur les sociétés : une convergence vers des taux simplifiés
- La taxe professionnelle : un impôt local pour financer les communes
- La taxe d'habitation et la taxe de services communaux
- Les droits d'enregistrement : un passage obligé pour vos transactions
- Le droit de timbre : de petites taxes pour vos formalités
- La taxe annuelle sur les véhicules automobiles
- La contribution sociale de solidarité : financer la cohésion sociale
- FAQs
L’impôt sur le revenu : un allègement fiscal attendu en 2025
L’impôt sur le revenu (IR) est prélevé directement à la source par l’employeur sur le salaire mensuel. Il concerne tous les revenus des personnes physiques résidant fiscalement au Maroc, qu’il s’agisse de salaires, de revenus professionnels, fonciers ou de capitaux mobiliers.

Le barème de l’IR applicable en 2025
Le nouveau barème progressif s’applique selon les tranches de revenus annuels imposables :
| Tranche de revenu annuel | Taux d’imposition | Somme à déduire |
|---|---|---|
| 0 – 40 000 DH | 0% (exonéré) | 0 DH |
| 40 001 – 60 000 DH | 10% | 4 000 DH |
| 60 001 – 80 000 DH | 20% | 10 000 DH |
| 80 001 – 100 000 DH | 30% | 18 000 DH |
| 100 001 – 180 000 DH | 34% | 22 000 DH |
| Au-delà de 180 000 DH | 37% | 27 400 DH |
Pour calculer l’impôt sur le revenu, il suffit d’appliquer la formule suivante :
| IR = (Revenu annuel net imposable × Taux) – Somme à déduire |
Les déductions fiscales à connaître
Plusieurs déductions permettent de réduire votre revenu imposable. Les frais professionnels forfaitaires représentent 20% du salaire brut, plafonnés à 30 000 DH. Les cotisations de retraite (CNSS, CIMR, RCAR) et d’assurance maladie obligatoire sont également déductibles.
Les charges de famille ont été revalorisées : vous pouvez désormais déduire 500 DH par personne à charge (contre 360 DH auparavant), dans la limite de 6 personnes, soit un maximum de 3 000 DH. Les intérêts de prêts immobiliers pour l’acquisition de la résidence principale sont aussi déductibles dans certaines limites.
Les allocations familiales, les indemnités de licenciement (dans certaines limites) et les pensions de retraite complémentaire (sous conditions de durée de 8 ans minimum) sont exonérées d’impôt.


La TVA au Maroc : une réforme progressive jusqu’en 2026
La taxe sur la valeur ajoutée est un impôt indirect sur la consommation qui s’applique à la plupart des biens et services au Maroc. Le consommateur final supporte la TVA, tandis que les entreprises assujetties la collectent pour l’État et peuvent récupérer celle payée sur leurs achats professionnels.
Le Maroc a engagé une réforme fiscale progressive visant à harmoniser les taux de TVA d’ici 2026. Cette évolution s’inscrit dans une volonté de neutralité fiscale et de simplification du système.

La loi de finances 2025 introduit plusieurs changements notables. Les levures sèches sont désormais soumises à la TVA au taux de 20%, tant à l’intérieur qu’à l’importation. Une exonération temporaire, valable du 1er janvier au 31 décembre 2025, s’applique sur l’importation d’animaux vivants (bovins, ovins, caprins, camélidés), de viandes fraîches ou congelées, de riz cargo pour les industriels, et d’huiles d’olive vierge et extra vierge.
La viande assaisonnée bénéficie également d’une exonération de TVA sans droit à déduction.
Calculez rapidement le montant de la TVA à payer
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L’impôt sur les sociétés : une convergence vers des taux simplifiés
L’impôt sur les sociétés s’applique aux bénéfices réalisés par les entreprises commerciales, industrielles, artisanales et les professions libérales constituées en sociétés. Dans le cadre d’une réforme fiscale ambitieuse lancée en 2023, les taux de l’IS convergent progressivement vers un système plus simple d’ici 2027.
Les taux applicables en 2025
Pour 2025, le barème progressif s’établit comme suit : les sociétés réalisant un bénéfice net fiscal jusqu’à 300 000 DH sont imposées à 17,5%. Entre 300 001 et 1 000 000 DH, le taux passe à 20%. Pour les bénéfices de 1 000 001 à 99 999 999 DH, le taux est de 22,75% (ou 20% pour certaines activités spécifiques). Au-delà de 100 000 000 DH, le taux atteint 34%.
Les établissements de crédit, Bank Al Maghrib, la Caisse de dépôt et de gestion, ainsi que les entreprises d’assurances et de réassurance sont soumis à un taux progressif vers 40%.
Certains secteurs conservent un taux de 20% même pour les bénéfices supérieurs à 1 000 000 DH. C’est le cas des sociétés hôtelières, des entreprises minières, des sociétés exportatrices, des entreprises agricoles, des sociétés d’outsourcing, des entreprises artisanales et des établissements privés d’enseignement ou de formation professionnelle.
La cotisation minimale : un filet de sécurité pour l’État
Toutes les sociétés sont soumises à une cotisation minimale de 0,25% du chiffre d’affaires hors taxes, avec un minimum de 3 000 DH par an. Cette cotisation est due même en cas de déficit ou de bénéfice faible. Les nouvelles entreprises en bénéficient d’une exonération pendant les trois premiers exercices suivant leur création.

La loi de finances 2025 apporte plusieurs changements notables. La déduction pour véhicules de tourisme passe de 300 000 DH à 400 000 DH (TVA comprise) pour les véhicules acquis directement ou en crédit-bail à partir du 1er janvier 2025.
Le taux de retenue à la source sur les dividendes est harmonisé à 12,5% en 2025, quel que soit l’exercice de provenance des bénéfices distribués. Les sociétés en participation comprenant plus de 5 associés personnes physiques sont désormais obligatoirement assujetties à l’IS.
Dans le cadre de l’accueil du bureau régional de la FIFA à Rabat, les représentations de la FIFA au Maroc et les organismes affiliés bénéficient d’une exonération totale et permanente de l’IS.
La taxe professionnelle : un impôt local pour financer les communes
La taxe professionnelle est un impôt local annuel qui finance les budgets des collectivités territoriales. Elle est due par toute personne physique ou morale, marocaine ou étrangère, exerçant une activité professionnelle lucrative au Maroc. Cela inclut les commerçants, industriels, professions libérales (avocats, médecins, architectes), prestateurs de services : tous ceux qui exercent une activité à but lucratif sont concernés.

La taxe d’habitation et la taxe de services communaux
La taxe d’habitation est un impôt local annuel qui concerne tous les occupants de biens immobiliers bâtis, qu’ils en soient propriétaires ou locataires. Elle finance les services communaux locaux comme l’éclairage public, l’entretien de la voirie et la collecte des ordures.
Le redevable est l’occupant du bien : le propriétaire qui occupe son logement, le locataire (sauf convention contraire avec le propriétaire), l’usufruitier, ou tout occupant à titre gratuit. Cette taxe s’applique aux logements (maisons, appartements, villas), aux dépendances (garages, caves, terrasses couvertes) et aux sols des propriétés bâties.
Le calcul repose sur la valeur locative annuelle (VLA) du bien, déterminée par l’administration fiscale en fonction de la superficie, de la localisation, du niveau de confort et de l’état général de la construction. Cette VLA est ensuite multipliée par le taux communal, qui varie entre 10% et 30%.
Exemple pratique : pour un appartement avec une VLA de 18 000 DH et un taux communal de 13,5%, la taxe d’habitation annuelle s’élève à 2 430 DH, soit environ 202 DH par mois.

Les constructions nouvelles sont exonérées pendant 5 ans à compter de leur achèvement. Les biens dont la VLA annuelle ne dépasse pas 5 000 DH sont également exemptés, ainsi que les locaux affectés à un usage scolaire, hospitalier, caritatif ou social. Les biens appartenant à l’État et aux collectivités locales bénéficient aussi d’une exonération.

Le paiement peut se faire en ligne sur www.tgr.gov.ma, aux guichets de la Trésorerie Générale du Royaume, via les banques partenaires ou par prélèvement automatique. La date limite est fixée au 31 décembre de chaque année, avec possibilité de payer en deux tranches : avant le 30 juin et avant le 31 décembre.

La taxe de services communaux : un complément indissociable
La taxe de services communaux (TSC) accompagne systématiquement la taxe d’habitation. Elle finance directement les services rendus par les communes : collecte des ordures ménagères, éclairage public, entretien de la voirie, espaces verts. Elle se calcule et se paie en même temps que la taxe d’habitation, les deux taxes apparaissant sur le même avis d’imposition. Le taux de la TSC varie selon les services offerts par chaque commune et est généralement inférieur à celui de la taxe d’habitation.
Les droits d’enregistrement : un passage obligé pour vos transactions
Les droits d’enregistrement s’appliquent aux entreprises comme aux particuliers lors de certains actes juridiques nécessitant une formalité administrative. Actes notariés, adoulaires, hébraïques ou judiciaires, conventions sous seing privé : tous ces documents sont concernés.
Lors d’une vente ou d’un achat immobilier, les droits varient selon la nature du bien. Les locaux construits à usage d’habitation ou professionnel sont taxés à 4%, les terrains nus à 5%. La constitution d’une société entraîne généralement des droits fixes d’environ 1 000 DH.

Le droit de timbre : de petites taxes pour vos formalités
Le droit de timbre s’applique à diverses formalités administratives et à l’obtention de documents officiels, comme par exemple un passeport ordinaire, ou le renouvellement ou le duplicata de votre carte nationale d’identité. Les extraits d’actes d’état civil nécessitent un timbre. D’autres certificats administratifs, actes, contrats et procédures judiciaires sont également soumis à des timbres dont le montant varie selon leur nature.
La taxe annuelle sur les véhicules automobiles
Tout propriétaire d’un véhicule immatriculé au Maroc doit s’acquitter de cette taxe annuelle. Le montant varie selon la puissance fiscale du véhicule (en chevaux), sa catégorie et son âge. Cette taxe se paie annuellement lors du renouvellement de la vignette automobile, qui doit être apposée sur le pare-brise. Le non-paiement expose à des sanctions et empêche le renouvellement de l’assurance.
La contribution sociale de solidarité : financer la cohésion sociale
Cette contribution de 2,5% s’applique aux bénéfices et revenus soumis à l’IR ou à l’IS. Elle finance des projets sociaux, des programmes de solidarité et alimente le Fonds de cohésion sociale.
Les personnes physiques réalisant des bénéfices professionnels (régime réel ou simplifié), les sociétés soumises à l’IS, les personnes physiques percevant des revenus fonciers importants et les établissements de jeux de hasard sont concernés. Le calcul est simple : 2,5% du bénéfice net fiscal ou du revenu net imposable. Pour une société avec un bénéfice de 500 000 DH, la contribution s’élève à 12 500 DH.
Pour aller plus loin
Le système fiscal marocain a connu des évolutions significatives en 2025, notamment avec l’allégement de l’IR et la poursuite de la réforme progressive de la TVA. Ces changements s’inscrivent dans une volonté de simplification et d’équité fiscale, tout en préservant les recettes nécessaires au développement du pays.
Pour toute question spécifique sur votre situation fiscale personnelle ou celle de votre entreprise, n’hésitez pas à consulter un expert-comptable ou à contacter directement la Direction Générale des Impôts via le portail SIMPL. La plateforme permet non seulement de gérer vos déclarations en ligne mais aussi d’obtenir rapidement des attestations et de suivre l’état de vos dossiers.
FAQs
Quelle différence entre IR et IS ?
L’IR s’applique aux revenus des personnes physiques (salariés, professions libérales, commerçants individuels), tandis que l’IS concerne les bénéfices des entreprises et sociétés (SARL, SA, SAS).
Quels sont les délais de paiement ?
- Déclaration IR (revenus professionnels) : 1er mars.
- Déclaration IS annuelle : 31 mars.
- Acomptes IS : 31 mars, 30 juin, 30 septembre et 31 décembre.
- Taxe d’habitation : 31 décembre (ou deux versements).
- TVA : déclaration mensuelle (avant le 20) ou trimestrielle.
- Taxe professionnelle : 31 janvier et 30 juin.
Que risque-t-on en cas de retard ?
Des majorations de 5% à 20% selon le type d’impôt et la durée du retard, des pénalités (10% le 1er mois, 5% le 2e, puis 0,50% par mois), des amendes fiscales en cas de défaut de déclaration, et l’administration peut engager des procédures de recouvrement forcé.



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